Chaque jour, les usagers et les professionnels en charge de l’entretien des espaces verts, des routes, des voiries sont en contact direct ou indirect avec les pesticides.
L’utilisation des pesticides en ville atteint également les populations au plus près, notamment les enfants, particulièrement sensibles à la toxicité des produits phytosanitaires.

Les pesticides chimiques : de quoi parle-t-on ?

Il n’existe pas de définition univoque du terme pesticide. Au sens habituel attribué par le grand public, les pesticides sont des produits chimiques destinés à lutter contre les parasites animaux et végétaux des cultures.

Il existe essentiellement trois types de pesticides :

  • les herbicides, contre les herbes indésirables, dites « mauvaises herbes »,
  • les insecticides, contre les insectes,
  • les fongicides, contre les maladies causées par les champignons.

Il existe d’autres produits du même type, utilisés pour éliminer les rongeurs et les taupes. Ces produits sont des biocides.

Les professionnels utilisent principalement des herbicides dans les structures et lieux publics, notamment sur :

  • les voiries et trottoirs
  • les parcs, jardins et au pied des arbres,
  • les terrains de sport et de loisirs,
  • ou les cimetières.

 

PONT-CHÂTEAU PASSE AU VERT

L’hydrographie de Pont-Château (c’est-à-dire l’étude et la description du cheminement des eaux et cours d’eau), classe le territoire en « zone tendue » (proximité du Brivet, zones humides nombreuses, connexion de la voirie au réseau d’assainissement).

Chaque goutte de pesticide versée revêt donc une grande importance.

Bonne nouvelle, la Loi nous préconise une cure de détox en nous obligeant à passer au vert avec le « zéro-phyto »*.

Depuis le 1er janvier 2017, la ville n’utilise plus de produits phytosanitaires pour le traitement des végétaux.

Les services des espaces verts et de la voirie ont élaboré ensemble un plan de désherbage communal. Cet outil a permis de faire un état des lieux des pratiques existantes et de préconiser des solutions alternatives respectueuses de l’environnement. Chaque site a été identifié, cartographié et classé selon les risques de pollution de l’eau par les herbicides.

Toutefois, cette transition écologique n’est pas sans bouleversements dans le quotidien des équipes et vient également bousculer les habitudes des habitants eux-mêmes bientôt soumis à cette obligation.

En effet, les rues pont-châtelaines sont en train de changer de visage. La nature reprendra ses droits à certains endroits.

Or, pour la majorité d’entre nous, la présence d’une biodiversité ordinaire au pied des arbres et sur les trottoirs évoque le manque d’entretien, en lien avec une perception négative des « mauvaises herbes ».

Pourquoi ne pas envisager les plantes spontanées comme un élément de la nature afin qu’elles soient appréciées et acceptées. La préservation de la biodiversité peut dès lors devenir un atout supplémentaire d’embellissement de la ville.

Chaque citoyen est invité à devenir éco-responsable en entretenant son pas de porte mais il peut aussi décider d’aller plus loin pour améliorer son cadre de vie.

 

Maintenant, a vous !

De nombreuses techniques peuvent être facilement utilisées par les particuliers pour l’entretien de leur jardin :

Le désherbage

Il peut être fait à la main, ou à l’eau chaude grâce à la vapeur d’eau qui monte jusqu’à 130°. La chaleur fait éclater les cellules de la plante, qui
meurt. L’effet est visible dans les heures qui suivent: la partie de la plante soumise à ce traitement se dessèche peu à peu.

Astuce: vous pouvez brûler vos mauvaises herbes par exemple avec vos eaux de cuisson.

Lutter contre les parasites

Vous pouvez effectuer des lâchers d’insectes auxiliaires pour lutter contre les insectes et acariens parasites. Par exemple, la coccinelle ou la chrysope sont des prédateurs du puceron (achat dans les jardineries).

Des nichoirs peuvent également être installés pour favoriser la nidification d’oiseaux comme les mésanges, qui se nourrissent de processionnaires ou autres chenilles et réduisent fortement leur population.

 

Les plantations

Pour les haies, attention aux compositions mono-spécifiques, c’est-à-dire composées d’une seule espèce type thuyas ou laurier-palme, car elles acidifient vos sols.

Les plantes à feuillage caduc (noisetier, lierre…) et persistant (buis, laurier-tin…) abritent de nombreuses espèces, bonnes pour l’équilibre naturel (insectes, oiseaux…).

Pour le potager, la rotation des cultures, en alternant les espèces d’une année sur l’autre, permet de fertiliser les sols car ils vont tour à tour profiter des éléments nutritifs de chaque culture.

Les mauvaises herbes peuvent aussi être perçues comme de simples herbes folles, comme elles le sont dans les pays anglosaxons contrairement à notre culture de jardin à la française.

 

Préserver l’eau

Le « paillage », qui consiste à utiliser des copeaux de bois et végétaux comme paillage, permet de valoriser les « déchets verts » pour préserver l’humidité du sol et éviter la repousse des mauvaises herbes. Le recours à des plantes couvre-sol comme le millepertuis ou le chèvrefeuille peut constituer une alternative.